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1945.
Le vent souffle, rapide et sec comme des coups de trique, sur l’ouest encore tiède d’une belle journée ensoleillée.
La poussière se meut, légère et étouffante, laissant les rayons de soleil lui caresser le dos telle une chatte assommée par la chaleur …
L’ouest est tranquille. Pas un mot, pas un bruit ne vient troubler cette paisible atmosphère; seul le vent, omniprésent, chuchote une douce mélodie enivrante, telles les sirènes de l’Odysée, laissant derrière lui une trainée sulfureuse. Le silence est pesant, malsain, mais reposant.
C’était un soir presque comme les autres.
La nuit venait de déposer son voile noir sur le désert aride du Nebraska, les animaux n’osaient plus sortir; une hyène déchue finissait les restes d’un zèbre pourrissant, la chair putréfiée par la chaleur du soleil, émettant de longs râles de plaisir à chaque lambeau de peau englouti.
Il y avait ce sentiment de malaise, comme une fatalité dont l’heure fatidique approchait, que même les animaux ressentaient …
Cette nuit n’était pas commune.
23h42. Le vent arrête de chanter. La hyène se fige, levant la truffe, prête à bondir au moindre souffle, tétanisée par une peur inexplicable.
Le sol tremble. Le sable, encore chaud, semble prendre vie, commençant à former un orifice au milieu du désert, tel un appel d’air dans un marécage, creusant petit à petit dans ce sol pourtant si sec et rigide …
Les nuages commencent à noircir. Ils s’agglutinent, sombres, majestueux, autour de cet orifice fraichement formé, se lestant de leur eau dans une pluie froide et abondante …
La foudre s’abat sur le sol, déchirant les ténèbres dans un fracas étourdissant. Chaque être vivant retient son souffle, conscient de l’étrangeté de l’évènement, prêt à détaler au moindre mouvement.
Le temps semble s’être figé; seule au milieu de nulle part, une forme jaillit soudain des ténèbres, masquée derrière l’épaisse fumée noire formée par l’impact électrique de Zeus.
L’ombre paraît humaine; une odeur de soufre et d’ammoniac se dégage de la brêche encore présente aujourd’hui, stigmate de la naissance d’un être mystérieux, sale, effrayant.
C’est l’histoire de ma naissance.
Du moins, c’est ce qu’on m’a conté.
Sinon le blog aborde divers sujets, de la sécurité à l’administration réseau/système, et fait également office de journal de bord d’un stage de 6 mois à Dublin, au sein de l’University College Dublin, au Performance Engineering Lab.